Louis-Ferdinand Céline
- Voyage au bout de la nuit
Si on avait dit au commandant Pinçon qu'il n'était qu'un sale assassin lâche, on lui aurait fait un plaisir énorme, celui de nous faire fusiller, séance tenante, par le capitaine de gendarmerie, qui ne le quittait jamais d'une semelle et qui, lui, ne pensait précisément qu'à cela. C'est pas aux Allemands qu'il en voulait, le capitaine de gendarmerie.
Louis-Ferdinand Céline
- Voyage au bout de la nuit
Le Commandant du navire, gros malin trafiqueur et verruqueux, qui me serrait volontiers la main dans les débuts de la traversée, chaque fois qu'on se rencontrait à présent, ne semblait même plus me reconnaître, ainsi qu'on évite un homme recherché pour une sale affaire, coupable déjà... De quoi ? Quand la haine des hommes ne comporte aucun risque, leur bêtise est vite convaincue, les motifs viennent tout seuls.