Henri Barbusse
- le feu Partie 04 - Description des tranchées de 1914 (action-guerre)
On a le cœur soulevé, tordu par l'odeur soufrée. Les souffles de la mort nous poussent, nous soulèvent, nous balancent. On bondit ; on ne sait pas où on marche. Les yeux clignent, s'aveuglent et pleurent. Devant nous, la vue est obstruée par une avalanche fulgurante, qui tient toute la place.
Henri Barbusse
- Le feu Partie 03 - Description des tranchées de 1914 (action-guerre)
On voit, on sent passer près de sa tête des éclats avec leur cri de fer rouge dans l'eau. À un coup, je lâche mon fusil, tellement le souffle d'une explosion m'a brûlé les mains. Je le ramasse en chancelant et repars tête baissée dans la tempête à lueurs fauves, dans la pluie écrasante des laves, cinglé par des jets de poussière et de suie.
Henri Barbusse
- Le feu Partie 02 - Description des tranchées de 1914 (action-guerre)
On trébuche, on se retient les uns aux autres, dans de grands flots de fumée. On voit, avec de stridents fracas et des cyclones de terre pulvérisée, vers le fond où nous nous précipitons pêle-mêle, s'ouvrir des cratères, çà et là, à côté les uns des autres, les uns dans les autres. Puis on ne sait plus où tombent les décharges.
Henri Barbusse
- Le feu Partie 01 - Description des tranchées de 1914 (action-guerre)
Brusquement, devant nous, sur toute la largeur de la descente, de sombres flammes s'élancent en frappant l'air de détonations épouvantables. En ligne, de gauche à droite, des fusants sortent du ciel, des explosifs sortent de la terre. C'est un effroyable rideau qui nous sépare du monde, nous sépare du passé et de l'avenir. On s'arrête, plantés au sol, stupéfiés par la nuée2 soudaine qui tonne de toutes parts ; puis un effort simultané soulève notre masse et la rejette en avant, très vite.
David Gemmel
- Druss la légende
Il s'agenouilla sur la piste à l'abri des sous-bois. Ses yeux noirs scrutaient les rochers devant lui et les arbres au loin. Vêtu d'une chemise en daim à franges, d'un pantalon et de bottes marron, le gaillard était quasiment invisible, à l'ombre des arbres. Le soleil était haut dans le ciel d'été, et aucun nuage n'était visible. Les traces dataient de moins de trois heures. Des insectes avaient laissé des croisées dans les empreintes de sabots, mais les bords étaient toujours intacts.
Isaac Asimov
- Le Cycle des Robots, Tome 1 : Les robots
Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la Première Loi. Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence, dans la mesure où cette protection n'est pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.
Isaac Asimov
- L'homme bicentenaire
- Peter, s'il y a quelque chose que possède un cerveau humain et que n'a jamais eu un cerveau de robot, c'est la potentialité d'imprévisible, qui provient des effets d'incertitude au niveau subatomique. J'admets que cet effet n'a jamais été démontré par expérience à l'intérieur du système nerveux, mais sans cela, le cerveau humain ne serait pas supérieur au cerveau de robot, dans l'absolu.
Isaac Asimov
- L'homme bicentenaire
Nous ne voulons pas entendre tes arguments, Ron. Nous les connaissons par coeur. Ne nous répète pas encore qu'on ne peut pas se passer de Multivac, que ce n'est pas la peine de lutter, que nous avons la sécurité. Ce que tu appelles sécurité, nous tous nous l'appelons esclavage.
Isaac Asimov
- L'homme bicentenaire
L'homme moyen peut avoir peur d'un robot qui ressemble à un homme et qui semble assez intelligent pour le remplacer, mais il n'aura pas peur d'un robot qui ressemble à un oiseau et qui se borne à manger des insectes pour son bien-être à lui. Puis, en fin de compte, quand il aura perdu l'habitude d'avoir peur de certains robots, il n'aura plus peur d'aucun robot.
Isaac Asimov
- L'homme bicentenaire
- Mais en fait, est-ce si important ? Vraiment ? - Comment cela n'aurait-il pas d'importance? Avoir un robot comme Président des États-Unis ? Ce n'est pas important ? - Quelqu'un qui tient le rôle de Président des États-Unis a sauvé la Fédération; il a maintenu son unité et, en ce moment, il dirige le Conseil dans l'intérêt de la paix et d'un compromis constructif. Vous admettez cela ? - Bien sûr, je l'admets. Mais rendez-vous compte du précédent. Un robot à la Maison Blanche...
Isaac Asimov
- L'homme bicentenaire
On a dit dans ce tribunal que seul un être humain peut être libre. Moi il me semble que seul quelqu'un qui désire la liberté peut être libre. Je désire la liberté.
Isaac Asimov
- Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation
Les pensées de Lepold, tandis qu'il regagnait ses appartements étaient sombres. Peut-être en effet valait il mieux battre la Fondation et acquérir le pouvoir dont parlait Wienis. Mais une fois que la guerre serait finie et qu'il aurait affermi sa positon... Il songea soudain que Wienis et ses deux vantard de fils étaient maintenant ses héritiers directs. Mais il était roi. Et les rois pouvaient faire exécuter les gens. Même leurs oncles et leurs cousins.
Isaac Asimov
- Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation
Quand on naît dans une alvéole, qu'on grandit dans un couloir, qu'on travaille dans une cellule et qu'on prend ses vacances dans un solarium où les gens se bousculent, on ne risque rien de moins que la dépression nerveuse, le jour où l'on s'aventure à l'air libre sans rien que le ciel au-dessus de sa tête.
Isaac Asimov
- Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation
Tout au long de l'histoire, les usurpateurs ont toujours sacrifié le bien-être de leurs sujets à ce qu'ils appellent l'honneur, la gloire, la conquête. Mais ce sont, en définitive, les petites choses qui comptent dans la vie, et Asper Argo ne pourra résister à la crise économique qui, dans deux ou trois ans, va ravager Korell.
Frank Herbert
- Dune - Le Cycle de Dune, tome 1
L'un des moments les plus terribles de la vie d'un enfant, reprit Paul, c'est lorsqu'il découvre que son père et sa mère sont des êtres humains qui partagent un amour auquel il ne peut vraiment goûter. Il perd ainsi quelque chose mais, en même temps, s'éveille à l'idée que le monde est bien là et que nous y sommes seuls. Ce moment porte avec lui sa vérité. On ne peut la fuir.
Frank Herbert
- Dune - Le Cycle de Dune, tome 1
Sur Arrakis, au seuil du désert, vivaient des hommes qui ne dépendaient d'aucun caïd, d'aucun bashar, les Fremen, le peuple du vent de sable, libre de toute règle impériale.
Frank Herbert
- Dune - Le Cycle de Dune, tome 1
Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.
Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
- Les Frères Karamazov
Dans les rêves, surtout durant les cauchemars qui proviennent d'un dérangement d'estomac ou d'autre chose, l'homme a parfois des visions si belles, des scènes de la vie réelle si compliquées, il traverse une telle succession d'événements aux péripéties inattendues, depuis les manifestations les plus hautes jusqu'aux moindres bagatelles, que, je te le jure, Léon Tolstoï lui-même ne parviendrait pas à les imaginer.
Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
- Les Frères Karamazov
Je la contemplai avec une haine intense, celle qu'un cheveu seul sépare de l'amour ardent. Père, quand on m'enterrera, émiette du pain sur ma tombe, pour attirer les moineaux ; je les entendrai et cela me fera plaisir de ne pas être seul.