Robert Enrico
- Le secret
Robert Enrico a mis en scène en 1973, d'après le roman "Le compagnon indésirable", de Francis Ryck, un film inquiétant dans lequel une narration méthodique et lente s'insère parfaitement dans le cadre et les décors, rares et simples, mais somptueux, dus à la sensibilité du peintre Jean Saussac. La musique d'Ennio Morricone, sobre elle aussi, colle en permanence au récit, et lui permet d'atteindre aux moments cruciaux une intensité dramatique réellement prégnante.
Jean-Louis Servan-Schreiber
- l'age classique et le temps
L'âge classique imposait à ses dramaturges la règle des trois unités : lieu, action, temps. Les vies que l'on pouvait mener à l'époque ne s'en éloignaient guère pour l'immense majorité de la population. Celle qui ne quittait pas son village se définissait par son métier et son "état", et passait sa courte existence à élever une seule famille.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (16)
Ah oui, ça, vous pouvez le dire. Maintenant que ma mission de tuteur est terminée, et croyez-moi... Et puis quant aux diverses affaires constituant la dot de notre petite Patricia ; votre cher papa a accepté de les prendre en charge. Elles sont sans doute un petit peu particulières mais enfin, avec un vice président du fond monétaire à leur tête, ben moi je pense que tout ira bien !
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (15)
Mon Dieu, fin XVIIIème, de Ferdinand Bertaud. À moins que ma future belle-fille n'y tienne vraiment, je l'échangerais bien contre autre chose. Oui, pardonnez-moi, j'anticipe. Eh bien, Monsieur, j'ai l'honneur de vous demander la main de votre nièce Patricia pour mon fils Antoine.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (14)
Non, mais t'as déjà vu ça ? En pleine paix, il chante et puis crac, un bourre pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. J'vais lui faire une ordonnance et une sévère... J'vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quat' coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts, façon puzzle. Moi, quand on m'en fait trop j'correctionne plus : j'dynamite, j'disperse, j'ventile.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (13)
Bref seul rescapé d'une famille ébranlée par les guerres coloniales, les divorces et les accidents de la route, Papa, Adolphe Amédée de la Foy dit "Le président", un personnage : il collectionne les pendules et les contraventions, les déceptions sentimentales et les décorations ; il les a toutes sauf la médaille de sauvetage, la plus belle selon lui, mais la plus difficile à décrocher quand on n'est pas breton.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (12)
Oh, vous entendez ça, des instruments de ménage, l'ironie du primate, l'humour Louis Phillipard, le sarcasme prudhommesque. Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de bulldozer, de tracteur et Caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et sur l'art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu'en suppositoires. Voilà ! Et encore, pour enfant. J'ajouterais qu'ayant été mis à la porte de chez vous, je comprends mal...
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (11)
Ah, j'aimerais mieux que vous appeliez un collègue, si la petite dame me voit, j'aurai le vilain rôle. Comprenez, cafarder c'est pas beau. Six cinquante. Et puis nous dans le métier, les ruptures, les retrouvailles, toutes les fluctuations de la fesse, on préfère pas s'en mêler. Moi, j'ai un collègue comme ça, transporteur de cocu, y s'est retrouvé criblé en plein jour, rue Godeau, par une maladroite.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (10)
D'accord, d'accord, je dis pas qu'à la fin de sa vie Jo le trembleur il avait pas un peu baissé. Mais n'empêche que pendant les années terribles, sous l'occup', il butait à tout va. Il a quand même décimé toute une division de panzers.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (9)
Je t'ai demandé la permission d'inviter des amis, t'étais d'accord ; tu sais qu'ils sont tous d'excellentes familles ? Celui qui vient de t'offrir du scotch, tu sais qui c'est ? Jacques Le Tellier, le fils du contre amiral. Écoute, tu tiens toujours à ce que je passe mon bacho, alors sois logique ! Oui, le bacho sans relations, c'est la charrue sans les bœufs, le tenon sans la mortaise, bref, une nièce sans son petit oncle ! Avoue que tu n'avais jamais pensé à ça.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (8)
Vous la voyez, ce coup-là, l'embrouille ? Dans le monde des caves, on appelle ça un cas de conscience. Nous on dit : un point d'honneur. Entre vous et les Volfoni, il va faire vilain temps. En supposant que ça tourne à l'orage, Bastien et moi, on est sûr de se retrouver face à face, flingue en pogne, avec l'honnêteté qui commande de tirer. Ah non, un truc à décimer une famille.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (7)
Mais y connaît pas Raoul ce mec ? Y va avoir un réveil pénible, j'ai voulu être diplomate à cause de vous tous, éviter que le sang coule, mais maintenant c'est fini, j'vais le travailler en férocité, l'faire marcher à coup de lattes, à ma pogne j'veux le voir ! Et vous verrez qu'il demandera pardon et au garde à vous...
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (6)
Alors là Monsieur Fernand, c'est un désastre ! Une bonne pensionnaire, ça devient plus rare qu'une femme de ménage. Ces dames s'exportent, le mirage africain nous fait un tort terrible ; et si ça continue, elles iront à Tombouctou à la nage.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (5)
Vu ses principes le patron pouvait pas le donner à la police. Il a accepté de régler lui-même les dégâts. Résultat : Jean est resté ici trois mois au pair comme larbin pour régler la petite note. Et puis, la vocation lui est venue, le style aussi, peut-être également la sagesse. Dans le fond, nourri, logé, blanchi, deux costumes par an, pour un type qui passait la moitié de sa vie en prison...
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (4)
Ah non... Stop... Sujet interdit, attention messieurs, pas de fausses notes, la volonté du défunt est formelle : pour Patricia, le plus longtemps possible, son papa se porte comme un charme. Il joue les centaures quelque part dans les sierras Mexicaines, mal desservies par la poste, ce qui explique son silence.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (3)
J'admets qu'ils ont l'air de deux branques, mais je n'irais pas jusqu'à m'y fier, non ? C'est quand même des spécialistes. Le jeu, ils ont toujours été là-dedans les Volfonis Brothers : à Naples, à Las Vegas, partout où il y a des jetons à racler, ils tenaient les râteaux hein ?
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (2)
Oui, oh, maintenant que t'es dans "l'honnête", tu peux pas savoir le nombre de malfaisants qu'il existe, le monde en est plein. Ils vont me la mettre sur la paille, ma petite fille. On va la dépouiller et on va tout lui prendre. Je l'avais faite élever chez les sœurs, apprendre l'anglais enfin... tout. Résultat : elle finira au tapin, et ce sera de ta faute, t'entends ? Ce sera de ta faute.
Michel Audiard
- Tontons flingueurs (1)
Je suis revenu pour caner ici et pour me faire enterrer à Pantin avec mes viocs. Les Amériques c'est chouette pour prendre du carbure, on peut y vivre aussi à la rigueur, mais question de laisser ses os, y'a que la France. Et je décambute bêtement, et je laisse une mouchette à la traîne, Patricia, c'est d'elle que je voudrais que tu t'occupes.
S. Fischer
- Le lapin mécanique
Pourquoi un lapin ? A Pâques, les magasins exposent des lapins en chocolat, enveloppés de papier doré, accompagnés par les cloches, les poules, les oeufs. Les lapins sont symbole de fertilité, mais de fertilité joyeuse, innocente, enfantine. Les poules, assises dans leurs paniers en osier, leurs oeufs bigarrés sous elles ont l'air stupide et placide de mères décervelées. Mais les lapins, dans des pauses rigides, hiératiques, apparaissent comme le symbole trop sérieux du "mignon" absolu.
Ovide
- Les Métamorphoses d'Ovide - Phaéton
Le palais du Soleil s'élançait en colonnes immenses, éclatant d'or brillant et de pyrope pareil aux flammes. Un ivoire resplendissant en recouvrait le faîte. Les battants du portail irradiaient des feux de l'argent.